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Cogito ergo sum, made in USA

Doniat Jean-Marc Par Le 04/10/2013 0

Shutdown... your mouth!

   Nous sommes spectateurs d'un phénomène qui provoque, au niveau des médias internationaux un grand remous, le refus par le congrès américain du budget présenté par le président, ce qui signifie coupure des financements fédéraux non stratégiques.

Comme je suis fils de journaliste et formé en économie, je vais vous donner mon point de vue, en n'oubliant pas d'en voir les aspects absurdes, ce qui ajoute toujours du sel au débat!

Comme vous tous, mon jugement sera fondé sur ce que j'aurai lu ici et là, sur les supports français et américains. Donc, forcément, des données me manqueront pour un avis purement objectif.

Premièrement qu'est ce qui s'est passé et comment cela a-t-il pu avoir lieu?

Aus USA, le congrès n'a pas la capacité d'imposer un premier ministre issu de son parti. C'est le président élu qui détermine ses ministres, la ligne politique à suivre. Donc, pas de cohabitations comme nous l'avons eu chez nous, jusqu'à la réforme du système électoral récent qui fait coïncider les élections législatives et présidentielles afin d'avoir une harmonie d'ensemble.

J'en vois qui pouffent dans le fond de la classe!

Les Etats-Unis sont structurés en état fédéral. Un peu comme un supra gouvernement européen. Donc, chaque état a une certaine autonomie. Par exemple, l'éducation est une prérogative de chaque état, donc les enfants vont toujours à l'école. Ouf!

Par contre, les impôts nationaux, les contrôles de l'état fédéral, les laboratoires publics... eux, ont du, pour beaucoup, fermer la porte, sinon, même par pure conscience professionnelle, les employés qui voudraient travailler seraient passibles d'être jugés et condamnés à de la prison... paradoxe, paradoxe d'une société qui prone le libre arbitre, la conscience professionnelle à tout va.

On peut voir aussi, de par les blocages provoqués que la présence de la fonction publique d'état (fédéral) est plus importante que l'on croit.

Ceux qui disent que la mainmise de l'état chez nous est beaucoup plus lourde que chez eux ont la démonstration du contraire.

Maintenant, analysons (brièvement) le « comment cela est arrivé »?

D'après certains médias US, cela a beaucoup discuté in et out de la salle des débats. De longues heures de négociations, souvent autour d'un verre. D'après le Huffigton Post, des vapeurs d'alcool planaient dans ces lieux...

Quand on sait que les groupes humains sont composés de:

Leaders, forts en rhétorique, qui imposent leur autorité et, donc, leur point de vue.

Malléables, influençables, en fonction de leurs ambitions politiques.

Opportunistes, cyniques, calculant leurs coups deux ou trois fois en avance pour une stratégie à moyen-long terme et pas forcément dans les rangs des élus...

Je passe, faute d'adjectifs, sur les nuances intermédiaires.

Donc, le but du jeu était de déterminer une majorité de votants pour ou contre dans le but de gagner.

Gagner quoi?

Là est la question.

En immobilisant le secteur public, par exemple la recherche, on favorise les labos privés. En effet, beaucoup de travaux, pour être validés doivent avoir un suivi constant. Fermeture des labos, tout est à refaire. Voir les rapports déjà présentés sur des sites tels que Wired, treehugger et autres...

Les « privés », eux, continuent à agir, prennent une considérable avance, ne perdent pas des fortunes en annulation du « déjà fait et à refaire ».

Une étude sur trois à cinq ans, en fin d'activité, coupée de moyens, vous imaginez le retard que cela signifie.

Conséquence macro économique: Baisse du dollar. Cela favorise les entreprises exportatrices US car, à court terme, moins chères.

A court terme car, les matières premières importées vont voir leurs cours augmenter pour compenser la perte due à la baisse de la monnaie d'échange.

Le stock sera écoulé, « on verra bien après ».

Car, il faut savoir que la reprise économique américaine, même faible, était plus forte que dans les pays émergents ou en Europe, ce qui valorisait le dollar.

Les entreprises US, donc, se trouvaient « pénalisées » par une réévaluation de la monnaie.

Certes, l'actualité tend à nous montrer que l'activité US peut réduire la relance américaine, mais c'est reculer pour mieux sauter, on ne fait que tendre le ressort, dès que tout ceci sera calmé, le retard, au niveau des entreprises privées, sera vite rattrapé. La nature a horreur du vide.

On a donc l'école des cyniques aux manettes.

Eux, on ne les voit pas, mais ils agissent.

Quel bénéfice pouvons-nous en tirer?

Ceux qui peuvent avoir du cash vont mobiliser leur trésor de guerre pour acheter à bon compte les victimes colatérales de cet épisode politique, labos dépendants des fonds d'état fédéral étranglés par la coupure des crédits.

Ceux qui sont dans la r&d vont pouvoir proposer leurs innovations sur les places laissées vides par une concurrence issue du public.

Au niveau politique, l'un dans l'autre, quelque soit le résultat final, vaille que vaille, tout reprendra comme avant, donc pas de soucis de ce coté là, cet épiphénomène n'aura servi qu'à vendre de la presse à bon compte.

Donc, en conclusion, par l'absurde, les plus dynamiques d'entre nous ont tout à gagner dans l'affaire, il suffit d'anticiper la relance qui aura lieu grosso modo dans six mois et de manière plus forte que si rien n'avait eu lieu, pour empocher la mise.

Cogito ergo sum, ipso facto, C.Q.F.D.

Bon « week end » et à plus!

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